Pourquoi notre cour s'accélère-t-il face à une situation inconnue ? Pourquoi le moindre imprévu peut nous rendre irritable ou fatigué·e ? Le cortisol, hormone du stress par excellence, joue un rôle clé dans la manière dont nous réagissons à l'inconfort, à la menace ou à l'instabilité.
Le cortisol, une hormone de survie
Le cortisol est sécrété par les glandes surrénales, principalement en réponse à un stress perçu. Il permet à l'organisme de mobiliser rapidement de l'énergie (glucose) et de se préparer à l'action : fuir, se battre, se protéger.
À petites doses, c'est une hormone utile : elle nous rend plus alerte, plus réactif·ve.
Mais à fortes doses ou sur une longue durée, le cortisol devient toxique : fatigue, anxiété, troubles du sommeil, tensions musculaires, baisse de l'immunité.
Le cortisol et nos états émotionnels
Lorsque le niveau de cortisol est élevé, le corps et l'esprit entrent souvent dans un état de sur-adaptation permanente. On anticipe sans relâche, on contrôle chaque détail, on s'agite ou, à force, on s'épuise. Ce mode de fonctionnement, souvent invisibilisé par les exigences du quotidien, a pourtant des effets profonds sur notre état émotionnel.
Sur le plan affectif, cela peut se traduire par une hypersensibilité ou une irritabilité difficile à contenir. On a parfois l'impression de ne jamais pouvoir relâcher la pression, comme si le relâchement lui-même devenait une menace. La pensée tourne en boucle, tout semble urgent, potentiellement dangereux. Et peu à peu, il devient difficile de ressentir du plaisir, de goûter au calme, de simplement être là, sans tension de fond.
Le stress chronique, lorsqu'il s'installe, désorganise notre équilibre hormonal global. Il empêche les autres hormones - comme l'ocytocine, la dopamine ou les endorphines - de jouer leur rôle régulateur. C'est tout le système émotionnel qui se trouve alors fragilisé, privé de ses appuis naturels de régulation et de soutien.
Que peut dire la Gestalt du stress et du cortisol ?
En Gestalt-thérapie, le stress n'est pas considéré comme un ennemi à éliminer, mais comme un signal précieux. Il exprime une tentative d'adaptation face à un environnement perçu comme menaçant, inconfortable ou imprévisible. La visée thérapeutique n'est donc pas de supprimer le stress, mais de restaurer la capacité à le reconnaître, à le réguler, et à exprimer ce qui se joue à travers lui.
Ce travail passe d'abord par une prise de conscience corporelle : sentir dans le corps où le stress s'installe, comment il se manifeste, quels signaux il envoie. Il invite aussi à explorer ce qui domine intérieurement au moment du stress : des injonctions rigides, des peurs anciennes, des scénarios répétitifs qui s'activent sans qu'on en ait toujours conscience. Et surtout, il s'agit de soutenir le contact avec l'environnement, de sortir de l'isolement intérieur pour retrouver un appui dans la relation, dans l'ici et maintenant partagé.
C'est dans ce processus d'autorégulation accompagnée que le taux de cortisol peut naturellement s'ajuster. Le système nerveux retrouve de l'espace, le corps peut se déposer, et l'expérience de sécurité peut enfin émerger, même face à des réalités complexes.
Comment apaiser le cortisol au quotidien ?
Apaiser le cortisol, ce n'est pas attendre que le stress disparaisse de lui-même, mais créer des espaces pour que le corps retrouve peu à peu un rythme plus régulé. Cela commence par l'instauration de micro-pauses conscientes dans la journée : s'arrêter, même quelques secondes, pour sentir son souffle, poser une main sur son ventre, relâcher les épaules. Ces gestes simples réintroduisent de la présence dans un quotidien souvent saturé.
Revenir au corps, par la respiration, des auto-massages ou des étirements doux, permet de réactiver les ressources naturelles de régulation. En parallèle, il est essentiel de réduire les stimulations excessives : limiter l'exposition aux écrans, filtrer les informations anxiogènes, alléger la surcharge mentale. Le repos joue aussi un rôle fondamental : dormir suffisamment, respecter ses rythmes, se coucher avant l'épuisement sont autant d'actes qui soutiennent l'équilibre hormonal.
Et surtout, il est important de se rappeler que ralentir n'est pas un luxe. C'est un besoin physiologique profond. Honorer ce besoin, c'est prendre soin de son système nerveux, de son espace intérieur, et de sa capacité à rester vivant, en lien, et en contact avec soi.
En conclusion
Le cortisol n'est pas un ennemi. Il nous aide à réagir. Mais quand il prend toute la place, il devient un frein au lien, à la présence, et au plaisir.
En Gestalt, nous accueillons ce stress comme une porte d'entrée vers ce qui a besoin d'attention, de soutien, ou de transformation.
Si vous ressentez le besoin d'explorer ce que vos émotions expriment - dans votre quotidien, votre couple, ou dans un moment de transition de vie - la Gestalt-thérapie peut vous offrir un espace d'exploration et de transformation. Que ce soit en thérapie Gestalt individuelle à Vitry-sur-Seine ou en thérapie gestalt individuelle à proximité de Alfortville, je vous propose un accompagnement personnalisé si les émotions prennent trop de place ou trop peu dans la relation.
Pour aller plus loin
Vous pouvez maintenant lire ou relire les autres articles de la série sur les émotions primaires :
- Émotions et hormones : comprendre nos réactions pour mieux nous relier à nous-mêmes
- Ocytocine : l'hormone du lien, du calme et de la confiance. Elle favorise les émotions d'attachement, de sécurité affective et de proximité relationnelle
- Adrénaline : l'hormone de l'urgence et de la réactivité. Elle agit comme un accélérateur corporel, nous préparant à agir rapidement, parfois au détriment de notre régulation émotionnelle
- Dopamine : l'hormone du plaisir, de la quête et de l'élan. Elle est liée à la motivation et au désir, mais peut nous entraîner dans une course sans fin vers la gratification
- Sérotonine : l'hormone de la stabilité, de l'humeur et de l'estime de soi. Elle soutient notre calme intérieur, notre humeur stable et notre sentiment de valeur personnelle
- Endorphines : les hormones du soulagement, de l'euphorie et de la résilience. Elles apportent du réconfort et nous aident à traverser les douleurs, physiques ou émotionnelles