Ce petit frisson à l'idée de réaliser un projet, l'excitation à recevoir un message attendu, ou la satisfaction après avoir coché une tâche sur sa to-do list… C'est la dopamine qui entre en jeu. Hormone de la motivation, elle nous pousse à chercher, à désirer, à accomplir. Mais quand elle prend trop de place, elle peut aussi nous épuiser ou nous rendre dépendant·e de la nouveauté. Cette page s’inscrit dans la série “émotions et hormones” qui relie biologie et expérience du contact en Gestalt.
La dopamine, carburant de la motivation
La dopamine est produite dans plusieurs zones du cerveau, notamment l'aire tegmentale ventrale. Elle est libérée quand on anticipe une récompense ou quand on obtient un résultat plaisant. Elle est indispensable à la motivation, à l'apprentissage, à la prise d'initiative. Elle joue un rôle dans le plaisir anticipé, plus que dans le plaisir vécu lui-même. Mais attention : elle est aussi fortement impliquée dans des conduites problématiques (écrans, nourriture, travail, relations toxiques), en faisant parfois “courir après” l’intensité plus qu’habiter l’instant présent — un enjeu déjà abordé autour du cortisol et de l’adrénaline.
Dopamine et émotions
Une bonne régulation de la dopamine joue un rôle essentiel dans notre vie émotionnelle et relationnelle. Lorsqu'elle circule de manière équilibrée, elle soutient l'élan, l'envie et la curiosité. Elle nourrit cet enthousiasme spontané qui nous pousse à explorer, à découvrir, à nous projeter vers l'avenir avec confiance. Elle renforce aussi le plaisir d'accomplir, cette satisfaction intérieure liée au fait de créer, d'apprendre, d'avancer — souvent en résonance avec l’expérience de la joie.
Mais lorsque le système dopaminergique est déséquilibré, ses effets peuvent devenir fragilisants. On peut alors se retrouver dans une quête compulsive de gratification immédiate, avec une difficulté à rester dans l'attente ou dans le vide. L'absence de stimulation devient insupportable, et laisse place à une forme d'ennui pesant, voire d'agitation intérieure. Ce déséquilibre favorise aussi un surinvestissement dans l'action, au détriment d’un contact plus profond avec soi — là où la sérotonine et les endorphines soutiennent au contraire stabilité et apaisement.
Ce que dit la Gestalt de la dopamine
En Gestalt-thérapie, l'attention est portée sur la manière dont chaque personne entre en contact avec le monde, avec elle-même, avec l'autre. Certaines vivent dans une quête constante de nouveauté ou d'intensité, comme si chaque moment devait être rempli pour éviter un vide intérieur. Derrière cette dynamique, la dopamine agit souvent en toile de fond.
La thérapie offre alors un espace pour explorer le manque qui se cache derrière le besoin de stimulation. Elle invite à reconnaître les mouvements intérieurs qui poussent à chercher toujours plus, à produire, à se dépasser, parfois jusqu'à l'épuisement. C'est aussi l'occasion de redécouvrir le plaisir dans le ralenti, dans la simplicité, dans une présence qui ne dépend pas de la performance ni de l'intensité — soutenue par l’ocytocine qui favorise le lien et la sécurité.
Comment prendre soin de sa dopamine sans la saturer ?
Prendre soin de sa dopamine, c'est apprendre à nourrir l'élan sans tomber dans la saturation. Cela commence par des plaisirs simples, non conditionnés par la performance. S'autoriser à apprécier ce qui est là, sans chercher à le transformer, soutient un rapport plus équilibré à la motivation et au désir.
Les projets qui s'inscrivent dans la durée — engagement, patience, lâcher-prise sur le résultat immédiat — permettent à la dopamine de circuler sans s'emballer. Il est aussi essentiel d'alterner activité et repos (rythmes naturels du corps et du psychisme). Être attentif aux signes de saturation (agitation intérieure, frustration rapide, besoin compulsif de stimuli) aide à ajuster son tempo. Cette hygiène du rythme dialogue avec le travail sur les émotions primaires en Gestalt (repérage des besoins, limites, ajustements).
En conclusion
La dopamine nous met en mouvement, mais elle peut aussi nous enfermer dans une boucle de désir jamais satisfait. La Gestalt invite à revenir à l'expérience présente, à ressentir plutôt qu'à courir après, et à redonner du sens à l'élan, plutôt qu'à la performance. Si vous ressentez le besoin d'explorer ce que vos émotions expriment, la Gestalt-thérapie peut vous offrir un espace d'exploration et de transformation. Que ce soit en thérapie Gestalt individuelle à Vitry-sur-Seine ou en thérapie Gestalt individuelle à proximité de l'Haÿ-les-Roses, je vous propose un accompagnement personnalisé si les émotions prennent trop de place ou trop peu dans la relation.
Travailler sur le plaisir, la motivation et l'élan de vie peut aussi se faire à distance, grâce à un accompagnement Gestalt en ligne, où que vous soyez.
Pour aller plus loin
Vous pouvez maintenant lire ou relire les autres articles de la série sur les émotions primaires :
- Émotions et hormones : comprendre nos réactions pour mieux nous relier à nous-mêmes
- Cortisol : l'hormone du stress et de la vigilance. Elle déclenche nos réactions face à la menace, mais peut nous enfermer dans l'alerte permanente
- Ocytocine : l'hormone du lien, du calme et de la confiance. Elle favorise les émotions d'attachement, de sécurité affective et de proximité relationnelle
- Cortisol : l'hormone du stress et de la vigilance. Elle déclenche nos réactions face à la menace, mais peut nous enfermer dans l'alerte permanente
- Adrénaline : l'hormone de l'urgence et de la réactivité. Elle agit comme un accélérateur corporel, nous préparant à agir rapidement, parfois au détriment de notre régulation émotionnelle
- Sérotonine : l'hormone de la stabilité, de l'humeur et de l'estime de soi. Elle soutient notre calme intérieur, notre humeur stable et notre sentiment de valeur personnelle