Vous avez déjà ressenti ce coup d'accélérateur intérieur avant de prendre la parole en public ? Cette montée de tension soudaine lorsqu'un danger surgit ou qu'un imprévu vous déstabilise ? C'est l'adrénaline qui entre en scène. Véritable déclencheur de l'action rapide, elle est au cour de nos émotions intenses. et de nos emballements corporels.
L'adrénaline, un coup de fouet hormonal
L'adrénaline est produite en quelques secondes par les glandes surrénales, en réponse à une situation perçue comme urgente ou menaçante. Elle fait partie de ce que l'on appelle le mode combat-fuite. Elle augmente le rythme cardiaque, accélère la respiration, contracte les muscles, dilate les pupilles. Elle nous prépare à réagir vite : fuir, attaquer, ou rester figé·e (la fameuse sidération).
L'adrénaline et nos émotions fortes
Lorsque l'adrénaline est bien régulée, elle peut devenir un véritable soutien à l'élan vital. Elle mobilise l'énergie nécessaire pour relever un défi, franchir un cap, oser une nouveauté. Elle accompagne le courage d'agir, particulièrement dans les situations où l'on se sent engagé, stimulé, prêt à se confronter au réel. Dans ces moments-là, elle donne du tonus, de la clarté, une direction.
Mais lorsque cette hormone reste élevée de façon chronique, ses effets deviennent délétères. Le corps s'agite, l'esprit s'emballe, et l'ensemble du système peine à se poser. Cela peut se traduire par une anxiété persistante, des troubles du sommeil, une impulsivité accrue ou une sur-réactivité dans les relations. Le sentiment de sécurité intérieure se fragilise, et il devient difficile de simplement s'arrêter, de respirer, de ne rien faire sans culpabiliser.
Face à cette tension de fond, le système cherche des stratégies pour tenir : la recherche de sensations fortes, les comportements compulsifs ou les excès de contrôle deviennent alors des tentatives de régulation, souvent coûteuses à long terme. Apprendre à écouter ces signaux, à reconnaître ce que l'adrénaline vient soutenir ou masquer, fait partie intégrante du travail thérapeutique.
Que dit la Gestalt de l'adrénaline ?
En Gestalt-thérapie, une attention particulière est portée aux rythmes internes : l'alternance entre activation et repos, tension et relâchement, mouvement et immobilité. Lorsque l'adrénaline prend trop de place, elle signale souvent un déséquilibre dans la régulation du contact. Il y a alors une tendance à vouloir agir, réagir, faire, sans prendre le temps de ressentir ce qui se passe réellement. Comme si sentir devenait un luxe inaccessible dans l'urgence du faire.
La thérapie offre alors un espace précieux pour ralentir et revenir au corps. Le rythme peut s'ajuster, les sensations de débordement être reconnues et nommées. Dans cette présence partagée, la personne peut commencer à discerner ce qui, derrière cette agitation, cherche à émerger. Une peur, un besoin, un élan longtemps retenu ? Peu à peu, l'urgence cède la place à une écoute plus fine de soi, où l'on peut remettre du sens, du choix, et du contact dans l'action.
Comment soutenir l'équilibre adrénaline/repos ?
Soutenir l'équilibre entre adrénaline et repos, c'est d'abord apprendre à reconnaître les situations où l'activation devient excessive. Ces moments où le corps s'emballe sans réel danger, où l'on se sent poussé à réagir plus vite qu'on ne le souhaite, peuvent être observés comme des signaux. En prenant conscience de ces automatismes, il devient possible d'intervenir autrement.
Un des leviers consiste à créer des temps de retour au calme après chaque montée de tension. Ce peut être quelques minutes de silence, un geste lent, une respiration plus ample, un moment d'ancrage. Les activités rythmiques et répétitives, comme la marche, la danse douce ou les exercices respiratoires, sont particulièrement soutenantes pour aider le système nerveux à retrouver un tempo plus régulier.
Dans les périodes de fragilité, il est également important de protéger son environnement sensoriel. Éviter les espaces trop bruyants, les écrans omniprésents ou la surcharge d'informations permet de préserver une qualité d'attention et de présence à soi. Ce sont souvent ces ajustements fins, discrets mais réguliers, qui permettent de restaurer un équilibre durable entre mouvement et repos, entre engagement et retrait.
En conclusion
L'adrénaline est un moteur puissant. à condition de ne pas en être esclave. Quand elle devient chronique, elle nous éloigne de nos ressentis, de notre intériorité, et du lien avec l'autre. La Gestalt propose de retrouver un ancrage corporel et émotionnel, pour agir avec présence, et non sous tension.
Si vous ressentez le besoin d'explorer ce que vos émotions expriment - dans votre quotidien, votre couple, ou dans un moment de transition de vie - la Gestalt-thérapie peut vous offrir un espace d'exploration et de transformation. Que ce soit en thérapie Gestalt en visio-conférence depuis Vitry-sur-Seine ou en thérapie gestalt en visio à proximité de Choisy le Roi, je vous propose un accompagnement personnalisé si les émotions prennent trop de place ou trop peu dans la relation.
Pour aller plus loin
Vous pouvez maintenant lire ou relire les autres articles de la série sur les émotions primaires :
- Émotions et hormones : comprendre nos réactions pour mieux nous relier à nous-mêmes
- Ocytocine : l'hormone du lien, du calme et de la confiance. Elle favorise les émotions d'attachement, de sécurité affective et de proximité relationnelle
- Cortisol : l'hormone du stress et de la vigilance. Elle déclenche nos réactions face à la menace, mais peut nous enfermer dans l'alerte permanente
- Dopamine : l'hormone du plaisir, de la quête et de l'élan. Elle est liée à la motivation et au désir, mais peut nous entraîner dans une course sans fin vers la gratification
- Sérotonine : l'hormone de la stabilité, de l'humeur et de l'estime de soi. Elle soutient notre calme intérieur, notre humeur stable et notre sentiment de valeur personnelle
- Endorphines : les hormones du soulagement, de l'euphorie et de la résilience. Elles apportent du réconfort et nous aident à traverser les douleurs, physiques ou émotionnelles