Se protéger en maîtrisant tout
L’égotisme est la dernière des interruptions du cycle du contact. C’est le moment où le besoin de tout contrôler - ses émotions, ses gestes, l’autre ou même la relation - vient interrompre la spontanéité du contact. L’énergie circule, le contact est proche, mais la peur de perdre la maîtrise fige le mouvement.
L’égotisme se manifeste souvent par un excès de mentalisation : on pense à ce qu’on ressent au lieu de le vivre, on observe la relation au lieu de s’y engager. En Gestalt, il ne s’agit pas de "faire tomber les barrières", mais de redonner de la confiance à la part de soi qui craint de se laisser aller.
Derrière le contrôle, la peur de la vulnérabilité
Souvent, l’égotisme se construit sur un fond d’insécurité : "si je lâche, je vais être dépassé", "si je me montre, je serai blessé". Pour ne pas revivre ces situations, la personne s’appuie sur le contrôle - une stratégie précieuse autrefois, mais devenue trop rigide.
Ce mécanisme fait écho à la rétroflexion, où l’énergie est contenue à l’intérieur, et à la confluence, où la fusion protège du risque du désaccord. L’égotisme, lui, construit une troisième voie : garder la distance en se réfugiant dans le mental
En Gestalt-thérapie : retrouver la confiance dans le mouvement du contact
En Gestalt-thérapie individuelle à Vitry-sur-Seine, le travail sur l’égotisme passe souvent par la remise en lien avec le corps et la respiration. Le thérapeute peut inviter à observer :"Que se passerait-il si vous laissiez venir le mot, le geste ou l’émotion sans la retenir ?"
Ce n’est pas un lâcher-prise forcé, mais une expérience progressive : apprendre à faire confiance à ce qui émerge. Le corps devient alors un repère plus sûr que le contrôle mental, et le contact redevient un espace de rencontre, pas de maîtrise.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la phase de retrait et d’assimilation du cycle du contact : apprendre à se retirer sans se couper, à assimiler l’expérience sans s’enfermer.
Dans la relation : entre distance et solitude
L’égotisme peut donner l’impression d’une grande autonomie, voire d’une assurance tranquille. Mais derrière cette maîtrise se cache souvent une crainte d’être touché ou débordé. Les relations peuvent devenir intellectuelles, polies, "correctes", mais manquent de chaleur et de mouvement.
A Villejuif, en thérapie individuelle Gestalt, ce travail aide souvent à oser la relation dans sa réalité vivante : accepter le désordre, le risque, la surprise. C’est dans cette imperfection du contact que naît la rencontre vraie.
Entre protection et liberté
L’égotisme n’est pas une erreur ; c’est une forme raffinée de protection. Il à souvent permis de survivre émotionnellement dans des environnements où la spontanéité n’était pas bienvenue. Mais à force de se protéger, on finit par se couper du plaisir d’être en lien.
Le travail Gestalt vise à réhabiliter la confiance dans la relation : retrouver le goût du geste, du regard, de l’instant partagé. C’est une ouverture progressive vers une présence plus simple, plus vivante, plus incarnée.
Conclusion
L’égotisme est l’ultime défense du moi avant le contact authentique. Il représente cette frontière subtile entre la conscience de soi et la peur de la rencontre. En Gestalt-thérapie, le but n’est pas de le briser, mais de l’apprivoiser - pour que la conscience devienne soutien, et non barrière.
Là où le contrôle enferme, la présence ouvre.