Retourner contre soi ce qui voulait sortir
La rétroflexion est une interruption du contact fréquente, à la fois puissante et douloureuse. Elle se produit lorsque l'énergie qui devrait aller vers l'extérieur - dire, agir, ressentir - est retenue ou retournée contre soi. C'est le moment où l'on ravale sa colère, où l'on se crispe au lieu de pleurer, où l'on sourit alors qu'on voudrait crier.
La personne vit une tension interne : le mouvement est amorcé, mais il ne trouve pas sa voie vers le monde. La Gestalt-thérapie aide à remettre du mouvement là où l'énergie s'est bloquée, pour que le contact redevienne vivant, soutenu, ajusté.
Le mécanisme de la rétroflexion
La rétroflexion se met souvent en place tôt dans la vie, quand exprimer une émotion ou un besoin à été perçu comme dangereux ou malvenu. Plutôt que de risquer la colère d'un parent, la déception ou le rejet, l'enfant apprend à garder pour lui ce qu'il ressent. Ce mouvement, devenu réflexe, continue à l'âge adulte : "je préfère ne pas déranger", "je vais gérer tout seul".
Avec le temps, cette énergie contenue peut se transformer en tension physique (mâchoire serrée, épaules dures, souffle court) ou en culpabilité : on se fait subir à soi-même ce qu'on n'ose pas exprimer à l'extérieur.
En Gestalt-thérapie, remettre l'énergie en circulation
En Gestalt-thérapie individuelle à Vitry-sur-Seine, la rétroflexion se repère dans le corps. Le thérapeute peut inviter à remarquer : "Que se passe-t-il dans vos épaules en ce moment ?" ou "Que retenez-vous ?". Ces petits signaux permettent de redonner de la conscience à ce qui se fige.
Lorsque l'énergie contenue commence à se libérer, elle peut se transformer en mouvement vers le monde, comme dans la phase de mobilisation de l'énergie du cycle du contact. Peu à peu, ce mouvement prépare la phase d'action : l'élan retrouve sa direction, la personne ose exprimer, dire, ou poser un geste.
Quand l'énergie se remet en mouvement, les émotions reviennent : la colère, la tristesse, la peur... L'enjeu n'est pas de "libérer" ces émotions brutalement, mais de retrouver la capacité de les vivre pleinement et de les exprimer avec justesse.
Les conséquences dans la relation
La rétroflexion crée souvent une impression de distance ou de froideur : les émotions ne circulent plus. On se protège ainsi du risque de déplaire, mais au prix d’une perte de vitalité. Ce qui aurait pu être un mouvement vers l’autre devient un repli sur soi parfois accompagné de douleurs ou de somatisations.
A Choisy-le-Roi, en thérapie individuelle Gestalt, ce travail de reconnexion au corps et à l’émotion est essentiel pour retrouver une présence plus ouverte, plus respirante, plus vivante.
Le lien avec les autres interruptions
La rétroflexion est souvent liée à d’autres mécanismes : elle succède parfois à l’introjection, quand l’énergie est bloquée par des "il faut" appris autrefois ; elle se combine aussi avec la projection, quand la colère dirigée vers l’autre revient contre soi ; elle peut précéder l’égotisme, quand le contrôle et la peur du débordement maintiennent le mouvement intérieur sous surveillance.
Ces interactions sont au cœur du travail Gestalt : reconnaître comment chaque étape du contact peut être interrompue, pour mieux relancer le flux.
Conclusion
La rétroflexion, c’est la vie retenue à l’intérieur, la parole non dite, le geste suspendu. C’est aussi le signe d’une immense adaptation : une façon de survivre à des contextes où il n’y avait pas d’autre choix que de se taire En Gestalt, on ne cherche pas à forcer le mouvement, mais à lui redonner la possibilité d’exister.
Quand l’énergie circule à nouveau, le corps respire, la parole retrouve sa force, et le contact redevient une expérience vivante et pleine.