La communication non violente : une invitation à la conscience de soi et à l’autre
Dans Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), Marshall B. Rosenberg nous invite à repenser en profondeur notre manière de communiquer. Loin des automatismes défensifs, des jugements ou des interprétations hâtives, il propose un langage du cœur fondé sur l'écoute des besoins — les nôtres comme ceux des autres.
Ce livre, devenu une référence dans de nombreux domaines d’accompagnement, résonne tout particulièrement avec la posture d’un·e thérapeute Gestalt. En Gestalt, nous sommes attentifs à ce qui se joue dans la relation, ici et maintenant. Or, c’est bien cela que Rosenberg éclaire : ce qui, dans nos mots, ouvre un espace de contact ou, au contraire, érige un mur. Cette dimension du contact s’enracine dans la théorie du cycle du contact, pilier de la Gestalt-thérapie.
Dans une séance de thérapie Gestalt individuelle, cette approche de la communication devient un levier précieux pour identifier les besoins non exprimés, repérer les automatismes relationnels et apprendre à faire des demandes claires, sans accusation ni repli. C’est une manière concrète d’incarner la posture de co-responsabilité entre thérapeute et client.
Quand le langage devient un pont : CNV et Gestalt en thérapie de couple
Dans le cadre d’une thérapie de couple en Gestalt, l'apport de ce livre prend toute son ampleur. Les incompréhensions, les tensions, les conflits ouverts ou larvés prennent souvent racine dans des malentendus profonds. On parle, on s’exprime, mais on ne se rencontre pas. En Gestalt comme en CNV, il s’agit de retrouver le chemin de la présence et du dialogue authentique.
La Communication Non Violente (CNV), tout comme la Gestalt, repose sur la reconnaissance fine de ce que je ressens, de ce que je vis… et sur le courage de l’exprimer sans blesser. Cela demande une attention au corps, au rythme, à la manière dont le discours prend forme dans la relation. Cela demande aussi d’accepter de s’exposer autrement. C’est un apprentissage — et un chemin vers des relations plus vivantes et plus conscientes.
Dans mon cabinet à Vitry-sur-Seine ou en séances en visio, j’utilise souvent des extraits de ce livre pour nourrir la réflexion des couples. Il devient alors un support de dialogue, une manière de réapprendre à parler et surtout… à écouter.
Une lecture précieuse pour les personnes LGBTQIA+
Certaines personnes que j’accompagne en thérapie Gestalt LGBT ont grandi dans des environnements où leur expression authentique n’était pas toujours accueillie, ni leurs besoins reconnus. Ce livre peut être un tremplin pour (re)trouver une manière d’entrer en contact avec soi, avec l’autre, avec le monde — depuis un lieu plus juste, plus respectueux, plus ancré. Cette démarche rejoint profondément la place des émotions en Gestalt-thérapie et le travail de reconnexion à soi.
A retenir : Les mots sont des fenêtres n’est pas qu’un guide de communication. C’est un ouvrage qui fait écho à la posture même du thérapeute Gestalt : un accompagnant attentif aux dynamiques relationnelles, aux besoins en jeu et à la possibilité d’un lien vivant. Une lecture à découvrir… et à expérimenter.